On a inscrit les enfants au sport. Il était temps pour Santiago. Il a de l’énergie à revendre et grimpe partout. Un véritable aventurier, un cascadeur … Vilnius a l’esprit plus artistique et musical mais sa séance d’essai a été concluante. Il valide.
Il manque l’équipement maintenant. Il faut trouver les bonnes chaussures pour mettre toutes les chances de leur côté !
Minsk profite de ma proposition d’aller à notre piscine préférée pour me dire qu’il y a des promotions au magasin de sport. On fera d’une pierre deux coups. On file à la piscine et, ensuite, on part faire nos achats.
On arrive sur le parking, vide. Ça me rappelle vaguement un épisode précédent mais j’ignore mes pensées. Une fois n’est pas coutume, je veux vérifier par moi-même.
J’arrive devant la porte de la piscine. Vidange.
Je ne vais quand même pas proposer aux enfants de sauter du plongeoir dans le bassin de 3 mètres. Ce ne serait pas raisonnable. Tout le monde aime le sport désormais mais tout de même…
La mine déconfite, j’annonce la mauvaise nouvelle aux enfants. On essaie de trouver un plan B. On échoue lamentablement. Il ne nous reste plus qu’à acheter des chaussures de sport. Je rassure les enfants en leur disant que ce ne sera pas long.
Je leur donne la main en arrivant dans le magasin. Nous nous dirigeons vers la section désirée. Avec les promotions, il y a des montagnes de boites de chaussures exposées un peu partout, au beau milieu des allées. Je lis rapidement les affichages. J’essaie de me repérer, vite. Je dois être efficace. Il le faut. C’est presque une question de survie.
On commence par Vilnius. Il faut vraiment qu’il les essaie, ses chaussures, car il aime le confort.
Il est à côté de la plaque. Il veut des chaussures d’aventurier avec des crampons. Je lui propose un tout autre choix.
J’entends des piles de chaussures qui tombent. Je jette un œil alentour, croisant les doigts, espérant que Minsk a bien pris en main Santiago.
C’est bon, tout est OK.
La première paire ne convient pas à Vilnius. Je cherche un vendeur pour obtenir la taille inférieure. Il est aimable. Il accepte. Enfin, c’est son travail quand même… Je me tourne. Vilnius a disparu. Je transpire un peu. Je vois Minsk en train de se diriger vers le rayon cyclisme. Je suis fichue. Il en a pour des heures.
Vilnius court après Santiago dans les allées. Ils se marrent. C’est drôle. Je choppe Vilnius. Je le regarde droit dans les yeux avec un air suppliant. Ça ne fonctionne pas. Je n’ai pas de prise. Le vendeur arrive. Vilnius, avec le cœur palpitant, accepte d’essayer.
La paire est validée alors même que Santiago a trouvé un pouf qui rebondit. Il s’amuse. Il saute.
Il me reste à lui trouver des chaussures, à lui aussi. J’ai beau réfléchir vite, je ne vois pas du tout comment je vais m’en sortir. Vilnius semble essayer d’autres chaussures pour tester sa vitesse de pointe. Je fais l’autruche. J’appâte Santiago avec des chaussures scintillantes. L’astuce fonctionne. Je feins en précisant qu’il n’y a plus sa taille et propose les jolies chaussures blanches d’à côté. Il aime. Il voit Vilnius passer en courant. Il le poursuit. Je l’attrape au troisième tour. Les chaussures lui vont. Il refait un coup de pouf. Vilnius reprend son souffle (Merci, oh Saint-Esprit de m’avoir fait engendrer un artiste. S’il avait été plus affûté, je n’aurais pas pu saisir LE moment pour me sortir de cette impasse …)
J’occupe Santiago et l’amadoue en lui faisant porter sa boite avec ses jolies chaussures à l’intérieur qu’il ne faudrait pas abîmer.
Vilnius nous suit la tête basse, comprenant que le défouloir est terminé.
Nous interceptons Minsk au rayon vélo. Lui, il le comprend le regard plus que suppliant.
Plus qu’à passer la caisse, à supporter le jeu de Vilnius avec toutes les balles rebondissantes disposées pour appâter les enfants en tête de gondole, à jouer à Koh Lanta sur les poteaux du parking et nous voilà enfin dans la voiture.
Je suis plus rincée qu’après une séance de piscine. ÇA, c’était du sport !!