Récit de vacances un peu arrangé 4 : « le geyser »
Vilnius sait très bien qu’il ne faut pas mettre ses doigts près des charnières de la porte. Santiago, un peu moins. Il a une tendance…
Ce matin, c’était mon tour. J’étais un peu dans le pâté. Je me suis levée tôt pour préparer la grosse sortie avec les enfants, direction un grand parc de renommée internationale! On a décidé qu’on mangerait le petit dej dans la voiture pour gagner du temps. C’était un peu fête avec les briquettes de jus de fruits et les brioches. Vraie fête avec geyser et tout !
Le coup de la briquette, j’aurais dû m’en douter. Je lui tends le jus de fruits, à Santiago, il le fait tomber. Je le rattrape vite fait. Je limite les dégâts. Je lui tends à nouveau et là, il appuie. Il presse tellement que le geyser touche le plafond! Minsk reçoit quelques gouttes dans l’œil mais il garde le contrôle. Il maîtrise le véhicule. Vilnius est intact. Il a géré sa briquette, lui. Par contre, il a changé de couleur. Il est blanc qui vire au vert. Il me dit « J’ai mal au ventre ». Flûte, on n’aurait pas dû faire des folies…Ça fait à peine une heure qu’on roule. Il faut déjà s’arrêter. On n’est pas rendus…
On avance plus tranquillement ensuite. On arrive plus tard que prévu. Tant pis. On se faufile. On attend des plombes au soleil. On a trop chaud alors que ça fait des semaines qu’on a trop froid…
Le parc d’attraction, c’est une épreuve sportive. Heureusement que je suis un entrainement intense… On passe des heures à attendre au soleil pour profiter de spectacles de trente minutes durant lesquels on somnole pour récupérer. On se fait écrabouiller les orteils (je sais, les sandales, c’était pas le bon choix). Les gens nous passeraient dessus s’ils pouvaient.
Le parc, c’est la guerre !
C’est là que je me rends compte que Minsk est un surhomme. Il porte le sac à dos depuis le début et maintenant Santiago sur les épaules.
Il commence à fatiguer, Santiago. Il est temps de faire une pause sandwich. Minsk a géré la commande pendant qu’on faisait la queue. Le repas arrive. On commence et là, Minsk me dit qu’il a choisi des glaces en dessert.
-Bon, les enfants, on commence par la fin aujourd’hui, c’est fête, vous savez bien !
On enchaîne avec le sandwich. Santiago a des petits yeux. Le jambon pend. Minsk lui conseille de faire attention. Le sandwich finit par terre. La file avance. On est emportés par le mouvement de masse. Pas le temps de dire adieu au sandwich.
On arrive enfin dans les gradins. Pour patienter, je propose aux enfants de faire un chifoumi. Mouvement de foule, encore. Les voisins de derrière commencent à y jouer puis sur les côtés, devant…De partout, on entend « CHI-FOU-MI, CHI-FOU-MI ». Les gens scandent. On finit en clapping.
Minsk me raconte tous les trucages du show . Je comprends mieux. C’était pas magique en fait. Heureusement qu’il ne me dit pas tout. Il préserve ma naïveté.
Il est tard. Ça fait un moment que les enfants sont passés en mode B avec les cheveux en pétard, les yeux rouges et l’excitation qui va avec. Il est temps de rentrer. Je me retrouve figée, face à mon incompétence, quand je réalise que je n’ai pas regardé le numéro du parking…
Heureusement, Minsk est là. Il avance avec Santiago sur les épaules. Qu’est-ce que je ferais sans lui !
M’enfin, c’est quand même lui qui a fermé la porte sur mon doigt ce matin!