Récit de week-end un peu arrangé 1 – Le colis
C’est samedi. On peut dormir un peu plus longtemps que d’habitude…quoi que, maintenant que les enfants ont repris l’école, ils ont aussi retrouvé leurs habitudes matinales…
Pour moi, c’est le contraire, plus je me lève tôt les jours de semaine, plus j’ai envie de dormir longtemps le week-end. Je rêve d’une bonne grosse longue grasse mat’.
Là, c’est samedi et j’ai un peu d’espoir. Miracle, tout le monde dort à poings fermés dans la maison. C’est que tout le monde a besoin de récupérer.
J’entends frapper. J’ai le sommeil léger.
Je me dis que l’impertinent va faire demi-tour s’il n’a pas de réponse…surtout qu’il est 8 h00, que c’est samedi et que les volets sont fermés. Ça recommence. Je n’aime pas du tout ça. Je panique.
Je secoue Minsk qui dort d’un sommeil de plomb. Je chuchote :
– Minsk, y’a quelqu’un en bas !
– Hein ? Quoi ? Qui ? Où ? Comment ?
Minsk met toujours un peu de temps avant d’atterrir le matin…Quand il a fini son manège, je lui répète :
– Y’a quelqu’un en bas !
Il enfile un short et descend d’un pas lourd qui se veut impressionnant pour l’inconnu qui se situe derrière la porte. Simultanément, je file ouvrir le volet de la fenêtre menant sur la cour pour observer la scène. L’intrus file. Il est en cavale. Mais que lui a fait Minsk ?
Je le reconnais ! C’est le facteur ! C’est vrai que j’attends un colis.
Je me mets à crier :
– Attendeeeeeeeez ! Attendeeeez !
Mon espoir s’effiloche, s’éloigne petit à petit. Je m’imagine déjà avec un papier jaune dans ma boîte aux lettres m’exigeant de me présenter au bureau de poste pour présenter mes papiers. J’ai peur. C’est une situation inconfortable. Je crie de plus belle :
– On arriiiiiiive ! On arriiiiive (mais pourquoi ai-je le besoin de tout répéter deux fois aujourd’hui ?)
Minsk n’est toujours pas dans mon champ de vision. J’entreprends de passer par la Jacobine. Je suis prête à tout. Je me sens d’attaque et me vois déjà sur le toit puis suspendue à la gouttière. Il ne me restera qu’un mètre à sauter ensuite ou un peu plus… La moustiquaire m’en empêche. J’observe encore.
Minsk interpelle le facteur qui s’avère être une factrice. Mais enfin mais, que fait-il ?
Je chausse mes lunettes. J’avais mal interprété la scène. Ils discutaient seulement. La myopie me jouera des tours un de ces quatre…
Minsk revient avec un paquet dans les mains.
Victoire ! J’aurais une nouvelle robe aujourd’hui !