Récit (un peu arrangé) du quotidien
Ce soir, c’est l’anniversaire de Minsk.
Pour célébrer comme il se doit ledit événement, il a invité quelques copains au restau.
On s’organise. On met nos parents dans la confidence et on leur confie Vilnius et Santiago.
On est presque dans les temps, pour une fois…
Reste le cirage.
Minsk tient à faire ça bien. Il veut cirer ses pompes.
Je pars à mes occupations à l’étage.
Je me dis qu’il en a pour un moment mais je le presse un peu quand même…
Je reviens dix minutes plus tard. Minsk a disparu.
Une odeur indescriptible, violente et tenace parvient jusqu’à moi.
La scène est parsemée de morceaux rigides et marron.
J’entreprends de comprendre ce qui s’est passé et ploie le genou.
Je dirige ma main vers la matière odorante et en respire le propos.
Du cirage ! Et périmé qui plus est !
Il y en a partout ! Un massacre !
Après quelques recherches, je retrouve enfin Minsk sur la terrasse.
Abattu, il est en pleurs. Son opération cirage a échoué.
Emue, je lui tends la main et décide de l’aider à nettoyer la scène de crime.
Il n’y parait presque plus.
Nous sommes définitivement en retard. Notre réputation dit vrai.
Nous arrivons en terrasse, au bar, et commandons de quoi trinquer.
Nous lançons des boutades, discutons avec nos amis et commençons à nous détendre.
Tata Freetown blêmit. Elle renifle. Elle cherche quelque chose. Elle a toujours eu du flair.
Elle dit ne pas se sentir très bien. Une odeur gênante.
Elle vérifie si cet arôme ne provient pas de son homme.
Elle s’abstient de mettre en œuvre le même procédé à tous les convives même si ce n’est pas l’envie qui lui manque.
Minsk et moi demeurons muets.
Nous nous dirigeons vers le restaurant où nous avons la chance de déjeuner face à Bamako et Athènes.
Bamako ne voit que du feu à notre subterfuge floral mais Athènes a vu ses sens croitre depuis le début de sa grossesse et pâlit à son tour. Nous sommes faits comme des rats.
Démasqués, nous éclatons de rire, avouons nos péchés et passons une très belle soirée !