Récit de vacances (un peu arrangé) 8 : « Le camping «
Il était temps d’arriver. On roule depuis 7 heures le matin. Il est 15 heures. Minsk me demande un café. J’ouvre le super thermos en inox, un peu désuet. Je m’y reprends à deux fois. J’y mets de la bonne volonté. Je tiens à être un bon copilote, déjà que je roupille la plupart du temps en voiture… Là, le bouchon cède enfin ! Mon pull blanc devient marron. J’envisage de faire shampouiner le siège de la voiture. Je me tourne vers le concerné , celui qui désirait son café. Je le lui tends avec un peu moins de plaisir que prévu. Il apprécie quand même. Il peut.
Dix minutes plus tard, je le surprends en train de faire un roulement de hanches au volant. Un engourdissement aura eu raison de sa sagesse sans doute. Il était temps d’arriver.
J’appelle Bamako, l’ami que nous rejoignons au camping avec sa famille. Il est déjà sur place. Il me demande ma plaque d’immatriculation, nécessaire pour que notre véhicule accède au camping. Je la lui dicte. La conversation téléphonique prend une tournure « Des chiffres et des lettres » que je ne comprends plus. Le BQ devient le PQ. Le F de François devient le S de Sandrine…J’aurais aimé appeler mon père. Il a toujours été bon pour les chiffres et les lettres. Je me suis débrouillée. Après vingt minutes de conversation, on en vient à bout ! Succès. La barrière se lève à notre arrivée.
Reste à accéder à l’emplacement. Ce camping est un véritable labyrinthe ! Bamako, toujours en ligne, est une machine ! Il a emprunté une seule fois le chemin menant à notre logement commun une heure auparavant et il sait déjà nous guider avec précision. Il m’impressionne.
– Après la barrière, à gauche. À l’embranchement, tu passes devant les barbecues, tu roules vingt secondes, tu tournes à droite. Tu fais demi-tour. Tu fais trois pas sur le côté. Tu fais le boogie-boogie et tu vas en avant. Tu t’engages à gauche encore, tu poursuis six-cents mètres…
Toutes ces précisions nous mèneront enfin à l’endroit où nous poserons nos valises. Je découvrirais plus tard que Bamako avait le plan sous les yeux…
Nous décidons d’aller directement profiter de la piscine où Vilnius et Séoul nous prennent pour des murs et nous rouent de coups de pied pour prendre leur impulsion. Ils sautent, plongent et éclaboussent les vacanciers à plusieurs reprises ! Le surveillant leur expliquera que c’est interdit.
-Dans cette piscine, on ne saute pas, on ne court pas, on ne joue pas au ballon, on ne bouge pas et on laisse mèmère bronzer…
Ils auront démarré leurs vacances sur les chapeaux de roue mais déploieront suffisamment de malice pour contourner le règlement à plusieurs reprises et prendre beaucoup de plaisir dans l’eau!
La journée s’achèvera autour d’un verre ou deux, entre amis. Bamako se félicitera qu’il y a peu de moustiques en affichant un air satisfait.
Le lendemain, il sera couvert de boutons ! Les joies de l’été 
!