Les quelques jours passés en famille à la plage ont été ressourçants! Je suis extrêmement détendue.
Si bien que j’en perds mes mots. Je ripe à chaque phrase. On peut même dire que je passe mon temps à riper!
Je formule involontairement des contrepèteries. Vilnius s’en amuse. C’est vrai que c’est drôle.
Enfin, ce serait plus drôle si ça arrivait à quelqu’un d’autre !
Le dernier jour à la plage est vite arrivé . Il faut se rendre à l’évidence. Le temps est venu de plier bagage!
Je me plie à la tâche, remballe tout moins vite que je ne l’avais déballé. J’astique. J’aspire. J’essuie .
L’appartement où nous avons séjourné brille de mille feux.
Je préviens mon oncle Tripoli et ma tante Mogadiscio que nous quittons les lieux et que nous les remercions pour leur confiance.
Je suis fière de l’état des lieux.
Je lance un petit défi aux enfants. Le premier qui trouve le nom de famille de Tripoli et Mogadiscio sur les boites aux lettres a gagné car nous devons y remettre la clé!
Ils se lancent dans une bataille où la pitié n’a pas sa place. Ils chahutent.
Santiago grogne parce qu’il est trop petit pour toutes les boites du haut et parce que, de toute façon, il ne sait pas lire.
Vilnius est calme et confiant. Santiago hurle. Il a gagné ! Il aura le privilège de glisser les clés dans la fente prévue à cet effet.
Nous pénétrons dans la voiture, la moue évidente. Notre séjour se termine.
Ma présence provoquant régulièrement des événements inattendus, je regarde Minsk la perle au front et les joues ardentes.
Il comprend que quelque chose se trame. Je chuchote que j’ai peut-être oublié mon téléphone dans l’appartement dans un malentendu.
Nous faisons demi-tour pour constater les faits. Minsk compose mon numéro. La sonnerie retentit à travers la porte d’entrée .
Nous sommes faits comme des rats. Je tente de glisser ma main dans la boite aux lettres, en vain.
Je prends le bras de Santiago pour lui faire attraper les clés à la façon pince à jouets de la fête foraine.
Ça ne fonctionne pas même en tordant un peu. Inutile d’essayer avec Vilnius. Les voisins passent derrière nous avec un regard suspicieux.
D’autres voisins passent presque inquiets. Ils me demandent si je suis la nièce de Mogadiscio.
-Oui c’est moi.
La discussion entamée, Minsk saisit l’opportunité de demander les clés de boîte aux lettres aux voisins.
Évidemment, cette clé n’ouvre pas la nôtre. Je propose de séquestrer le facteur, de le kidnapper quand il passera déposer le courrier.
Minsk me confirme que ce dernier est déjà passé.
Nous allons voir un autre voisin de confiance qui a le double des clés de la porte d’entrée. Nous sonnons. Personne.
Nous croisons encore des voisins. Ils me demandent si je suis la nièce de Mogadiscio (On pourrait en faire un titre de film) quand des volets s’ouvrent violemment au-dessus de nos têtes puis à gauche, à droite, sur les côtés.
Tous ces volets s’ouvrent et se referment reproduisant l’ambiance du parfum Égoïste de CHANEL.
L’écho résonnant : la nièce, la nièce…
https://www.youtube.com/watch?v=ZDwAKK7Wsts
Nous nous échappons de cette fureur pour retourner devant notre coffre.
La boite de jeux de construction entre dans le champ de vision de Minsk. Je visualise une idée lumineuse.
Il saisit la boîte de Buildi Oxybul. Ce sont des pailles à assembler pour construire des cabanes.
Et là, je comprends qu’il va tenter le tout pour le tout. Il me demande de faire le guet.
J’entends 2 clips, 1 chling et 1 râle de satisfaction. Minsk récupère les clés grâce à la pince qu’il vient de construire.
Je récupère mon téléphone.
Je suis ravie d’avoir épousé le frère de Mac Gyver.