Si on me l’avait dit, je ne l’aurais pas cru!
Mes enfants se sont pris de passion pour un jeu d’extérieur : les boules de pétanque version plastique!
Je suis tellement émue que me prend l’envie d’investir dans la société de La Boulisterie !
J’aimerais qu’ils revêtent un t-shirt de maître boulistier, les équiper d’une sacoche et d’un mètre.
Comme d’habitude, je m’enflamme.
On débute une partie de 5000 (jeu inventé par Panama) où 4 joueurs sont nécessaires. Il se joue sur tout terrain.
Les points sont comptabilisés dans le tableau de numération, le joueur ayant le plus de points se retrouvant dans les milliers , le suivant dans les centaines puis les dizaines et le dernier dans les unités.
Les enfants réclament une partie sur la plage. Ils sont accros depuis qu’ils ont participé au tournoi officiel de 5000 deux jours avant.
Bonne joueuse, les bras encore affûtés, j’accepte. Minsk aussi.
On a comme un goût amer, un besoin de revanche ayant laissé la victoire et la coupe à tata Freetown et à Gaborone.
Ça commence bien, je gagne. J’en suis à 3000 quand Minsk prend 1 point. 3100.
Je biberonne encore. Je les éclate ! Et bim, 5100! Plate couture ! J’exulte ! Les enfants pleurent.
Ils crient aussi mais pas pour la même raison que moi.
Je me ressaisis. Les enfants veulent une seconde partie pour ne pas rester sur leur défaite. J’accepte encore.
Santiago regarde la plupart du temps à l’opposé du cochonnet. Chacun est serein car c’est son tour de lancer.
Et là, même en regardant derrière ou en lançant dos à la cible, il gagne coup sur coup. Il joue au millimètre !
Il gagne. Vilnius a la défaite plus sobre que Santiago mais il semble porter la tristesse de la commune sur ses épaules.
Minsk et moi nous lançons un regard signifiant que nous allons jouer un peu plus soft pour lui laisser une chance.
Par contre, Santiago sera fidèle à lui-même.
Minsk joue avec des boules à scratch, celles qui vont avec les raquettes, depuis le début du jeu car il n’y a que 3 paires dans notre paquet.
Le vent est contre nous.
Comme prévu, je lance mes boules à 3 mètres du cochonnet. Santiago a laissé sa chance de débutant à la partie précédente.
Notre plan se déroule, jusque-là, sans encombre.
Minsk lance. Il gagne!
Il gagne le deuxième puis le troisième point! Je le fusille du regard ! Il ne comprend pas. Il ne parvient pas à contrôler les boules à scratch, trop légères.
Il gagne la partie, nous laissant tous sur le carreau! Vilnius a envie de perdre à la façon Santiago mais il se retient.
Compatissante, je lui propose une quatrième partie. On n’en peut plus. Les trois parties précédentes nous ont assommés !
On joue presque allongés, la bouche ouverte. On joue de dos. On lance avec le bras gauche ou les yeux fermés.
Vilnius gagne. Il n’a rien vu de la supercherie.
Tout le monde rentre satisfait!