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Le casier

On ne se fait plus avoir. On a plus d’un tour dans notre sac.
Désormais, quand on veut aller à la piscine, on téléphone avant !
Notre piscine préférée est ouverte. Parfait !
On roule, on choisit des musiques sur la route. On chante.
On arrive sur le parking.
Je vois des gens à la porte. Je m’emporte. Je m’enflamme. Je me tourne vers Minsk en hurlant :

  • Mais c’est pas possible ! T’as vraiment appelé ? Ça recommence…
    Les enfants me prennent la main et m’ordonnent de me calmer.
  • Respire, maman. Respire.
    Je m’exécute.
    Des badauds sont à la sortie de la piscine. Ils ne sont pas pressés. Ils attendent leurs compagnons et discutent devant la piscine grande ouverte.
    Je m’apaise et me dis que je devrais cesser de réagir au quart de tour. Je suis trop émotive.

On se déchausse et passe dans le pédiluve.
Minsk et Vilnius prendront un casier, Santiago et moi un deuxième.
Santiago est speed. Minsk lui propose de mettre le jeton dans le casier pour l’occuper.
Ça bloque. Je suis encore au vestiaire mais j’entends bien que ça bloque.
Je sors.

Santiago a déjà mis ses lunettes de piscine. Y’a de la buée. Il ne voit rien mais il me regarde quand même.
Peut-être pour savoir si je gère mes émotions à présent.
Minsk est sur le coup pour le casier. Il ouvre, il ferme, il ouvre….Calmement, comme il me conseille tout le temps.
Un jeton bleu ressort. Celui que Santiago avait glissé était métallique. Minsk sent qu’il y a un problème.
La serrure a du jeu. Il sort sa boite à outils (et oui) et commence à essayer de réparer le casier comme il a réparé le lit de la maternité le jour de l’arrivée de Santiago.
Vilnius intervient :

  • On pourrait peut-être changer de casier ?
    Minsk ne veut pas rester sur une défaite. Il s’emporte. Il cogne !
    La population vestiairale s’approche. Personne ne comprend ce qu’on fait.
    On est suspectés de vol. Les enfants prennent la main de leur papa et lui ordonnent de se calmer.
  • Respire, papa. Respire.
    Vilnius insiste :
  • On va changer de casier.
    On a la flemme parce qu’on avait tout bien rangé avec les tongs dessous, les vêtements par-dessus et les shampoings en dernier mais on le fait quand même. Avec le jeton bleu, celui qui avait cassé le premier casier. Ça fonctionne.
    On est contents. On se dirige enfin vers la piscine. On a besoin de se détendre…

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